Monique Rouillé-Boireau
Le numéro 30 s’intéressait aux nouvelles formes de domination liées à la « gouvernementalité néolibérale ». Car contrairement à une idée reçue, le néo-libéralisme, ce n’est pas moins d’État, mais un État interventionniste pour démanteler ce qu’il reste de l’État social, et imposer les nouvelles formes de management aptes à contrôler les populations.
L’article de Jean-Christophe Angaut illustre ce phénomène à travers l’analyse de la politique migratoire mise en œuvre ces dernières années.
Quant à celui d’Eduardo Colombo, il développe une conception souvent occultée de la nature de l’État, située moins du côté institutionnel et répressif, que dans une dimension imaginaire : l’État ne se maintient que par la croyance en sa nécessité, et repose donc sur l’intériorisation d’un schéma domination/obéissance enfoui au plus profond de nos inconscients.