Monique Rouillé-Boireau
Le numéro 12 avait été consacré à ce thème il y a quelques années, et on y trouvait tant une réaffirmation de la critique portée à la démocratie représentative comme dépossession du pouvoir du peuple et masque d’une oligarchie, qu’une réactualisation de la pertinence des procédures de démocratie directe pratiquées par les anarchistes. On y précisait aussi comment la dépolitisation ambiante liée au néo-libéralisme, renforce cette dépossession et est utilisée sciemment par le pouvoir pour « escamoter la volonté du peuple ».
Mais c’est l’article d'Erwan Sommerer qui figure ici ; il s’appuie sur une critique de la notion de « démocratie sauvage » telle qu’énoncée par Claude Lefort, pour montrer l’irréductibilité de la démocratie et de l’anarchisme, y compris chez les auteurs qui ont été le plus loin dans l’idée radicale de la démocratie (Castoriadis, Laclau et Abensour).